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Beaucoup de patients en thérapie craignent “l’obscurité” au sens figuré

L’expression « avoir peur de son ombre » désigne une timidité ou une crainte excessive. Pour Carl Jung, cependant, “l’ombre” représente les parties de nous-mêmes que nous refusons ou ne parvenons pas à intégrer. Chacun possède une telle ombre, dont la taille et la forme dépendent de notre capacité à nous regarder honnêtement. Pour certains, affronter cette ombre est plus terrifiant que de faire face à un danger physique réel.

Cette peur peut engendrer des comportements nuisibles : le perfectionnisme sert parfois à nier l’ombre, l’anxiété provient de la crainte d’être découvert, et la dépression peut découler de la haine de soi ou d’un sentiment d’impuissance face à cette partie cachée.

En thérapie, aborder ce sujet ressemble à rassurer un enfant qui a peur du noir. Les mots réconfortants peuvent apaiser temporairement, mais le problème persiste. La véritable progression passe souvent par l’exposition progressive à cet “obscur” intérieur — explorer avec un thérapeute stable et calme des émotions comme la colère, la peur de la mort ou la honte.

Le rôle du thérapeute n’est pas de nier l’existence de l’ombre, mais de la regarder en face avec constance. Comme un parent qui vérifie sous le lit avec assurance, le thérapeute qui ose affronter les profondeurs psychiques aide le patient à apprivoiser sa propre obscurité. Ignorer celle-ci peut soulager à court terme, mais entretient la peur à long terme.