TOC de l’annulation : quand la peur des erreurs rencontre la honte publique

À l’ère actuelle de la «cancel culture», un seul faux pas peut avoir de lourdes conséquences sociales. Bien qu’il soit essentiel de tenir les gens responsables de leurs actes et de donner plus de visibilité aux groupes marginalisés — tels que les femmes et les personnes de couleur — cet environnement a aussi engendré une peur de l’erreur si intense que certains estiment qu’il n’y a plus de place pour l’imperfection humaine. Il ne s’agit pas ici de débattre du bien-fondé ou non de la « cancel culture », mais plutôt d’explorer comment elle peut alimenter le perfectionnisme et, dans certains cas, une forme de trouble obsessionnel-compulsif (TOC) appelée « TOC de l’annulation ».
Qu’est-ce que le TOC de l’annulation ?
Imaginez que vous vous apprêtez à publier quelque chose en ligne. Vous avez relu votre texte plusieurs fois, réécrit deux fois, et même demandé l’avis d’un ami. Pourtant, vous hésitez, hanté par des pensées telles que :
- «Et si quelqu’un comprenait mal ?»
- «Et si j’avais oublié un détail important ?»
- «Et si cela refaisait surface dans quelques années et que j’étais publiquement humilié ?»
Bien que ce ne soit pas un diagnostic officiel, le TOC de l’annulation désigne un sous-type de TOC centré sur des pensées intrusives liées à la peur d’être « annulé » pour une erreur — réelle ou imaginaire. Contrairement à une communication réfléchie et fondée sur des valeurs, ce schéma se caractérise par un doute constant et une peur persistante, souvent sans preuve qu’un tort ait été commis.
Pensées intrusives courantes
- Crainte d’avoir publié quelque chose d’offensant dans le passé.
- Peur que vos mots soient interprétés de la pire manière.
- Inquiétude d’avoir blessé quelqu’un qui pourrait vous dénoncer publiquement.
Compulsions typiques
- Réécriture ou relecture excessive de messages ou d’e-mails.
- Suppression d’anciens contenus jugés « problématiques ».
- Évitement total des réseaux sociaux.
- Relecture mentale de conversations passées.
- Recherche constante de réassurance auprès d’amis ou collègues.
Le rôle du perfectionnisme
La «cancel culture» peut renforcer la pensée perfectionniste, entraînant :
- Des standards irréalistes pour un langage toujours parfait et inclusif.
- Une peur intense qu’une petite erreur puisse nuire à votre réputation.
- Une pensée binaire : se voir comme entièrement « bon » ou « mauvais ».
- Une autocritique sévère et l’idée que votre valeur dépend de ne jamais faire d’erreurs.
Sortir du cycle
Si la vérification, l’édition et l’évitement dictés par la peur limitent votre vie, il est peut-être temps d’agir :
- Reconnaître quand la prudence se transforme en compulsion.
- Essayer l’EPR (Exposition avec prévention de la réponse) avec l’aide d’un thérapeute formé.
- Pratiquer l’autocompassion et se rappeler que les erreurs ne définissent pas votre valeur.
- Vivre selon vos valeurs et non vos peurs dictées par le TOC.
- Faire preuve de tolérance envers les erreurs des autres.
Réflexion finale
La responsabilité est cruciale, mais le pardon l’est tout autant. Une culture qui permet la croissance, l’apprentissage et le changement profite à tous. Nous n’avons pas besoin d’être parfaits pour avoir de la valeur — il suffit de vivre de manière authentique et compatissante. Accountability is crucial, but so is forgiveness. A culture that allows for growth, learning, and change benefits everyone. We don’t have to be perfect to be valuable—we just have to be willing to live authentically and compassionately.