Comprendre le comportement des jeunes placés en famille d’accueil

Lorsque des jeunes en famille d’accueil manifestent de la colère, de la défiance ou se replient sur eux-mêmes, ils sont trop souvent qualifiés d’“enfants à problèmes.” Pourtant, ces réactions sont bien souvent des mécanismes de survie face à des pertes et traumatismes passés.
Un principe courant en thérapie familiale rappelle : « Ce qui semble hystérique aujourd’hui est généralement historique. »
Ainsi, une crise peut être déclenchée par un lieu associé à la famille d’origine, et un refus d’obéir peut être lié à des souvenirs de chaos ou de négligence. Plutôt que de juger, il s’agit de comprendre et d’accueillir ces comportements comme des échos de souffrance.
Les domaines touchés
- Attachement et relations – peur de l’abandon derrière l’attachement excessif ou le rejet.
- Confiance et sécurité – comportements comme l’accumulation de nourriture reflètent une insécurité profonde.
- Régulation émotionnelle – crises plus longues et plus intenses.
- Identité et estime de soi – sentiments de honte ou d’abandon.
- Contrôle et pouvoir – routines rigides ou luttes liées à un sentiment d’impuissance passé.
- Corps et sensorialité – troubles du sommeil, somatisations, hypersensibilité.
- Deuil et perte – une douleur récurrente qui s’exprime par le retrait ou la colère.
Vers une approche réparatrice
Comprendre que l’âge émotionnel d’un enfant traumatisé ne correspond pas toujours à son âge chronologique est essentiel.
L’accompagnement doit privilégier la stabilité, l’écoute, des interventions thérapeutiques adaptées aux traumatismes, et surtout la distinction entre le comportement et l’identité de l’enfant.
Ces jeunes ne sont pas “difficiles” mais blessés. Leur comportement est un langage. Avec empathie et patience, nous pouvons transformer la stigmatisation en guérison.