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La neuroplasticité des premières tentatives

Il y a peu de temps, j’ai remis des patins à roulettes après plus de vingt ans. Mon essai d’enfant s’était terminé par une chute mémorable avant même un premier pas. Aujourd’hui, à la trentaine, avec un dos fragile et des jambes qui protestent, j’ai décidé de retenter l’expérience, consciente des risques mais animée par la curiosité.

Je n’attendais rien, sinon rester debout quelques minutes. Pourtant, dès que je me suis levée, mon amygdale a déclenché l’alarme, imaginant des chutes dramatiques. À côté de moi, ma fille glissait avec aisance, me rappelant combien l’apprentissage diffère entre l’enfant et l’adulte.

Apprendre une nouvelle compétence sollicite les mêmes circuits neuronaux que dans l’enfance — cortex moteur, cervelet, ganglions de la base. La plasticité n’est pas aussi rapide qu’à cinq ans, mais elle persiste. Des études montrent même que l’apprentissage stimule la matière grise, quel que soit l’âge.

Chaque mouvement maladroit déclenchait la peur, mais le cortex préfrontal corrigeait : « Tu es en sécurité. » Ce processus ressemble aux thérapies d’exposition, où la répétition rassure peu à peu le cerveau.

En une séance, j’ai remporté de petites victoires : rester debout, me relever dignement, accepter ma maladresse. Ces réussites m’ont semblé immenses, car elles étaient arrachées à la peur.

La conclusion ? La nouveauté transforme. La neuroplasticité de l’adulte agit plus lentement, mais elle existe toujours. Mes bleus n’étaient pas des échecs, mais des preuves de croissance en action.

Mon objectif est simple : continuer à pratiquer, accepter les hésitations, et laisser mon cerveau réécrire pas à pas ce que je suis capable de faire.