Quelle est la profondeur de la blessure? Repenser la signification du traumatisme

Dans le discours actuel sur la santé mentale, le mot « traumatisme » est devenu omniprésent.
Beaucoup de gens s’y reconnaissent, persuadés que toute douleur doit laisser une cicatrice durable.
Pourtant, toute blessure émotionnelle n’est pas un traumatisme.
Comprendre la profondeur de la blessure aide à éviter les étiquettes excessives et à choisir une approche thérapeutique plus juste.
Dans mon nouveau livre, Quelle est la profondeur de la blessure ?, j’explore comment reconnaître la nature et l’intensité des blessures émotionnelles, et comment ce discernement peut guider une guérison authentique.
Égratignures, fractures et cicatrices
Imaginez trois types de blessures physiques :
- Une égratignure pique, mais disparaît vite.
- Une fracture demande soin et patience.
- Une cicatrice ne fait plus mal, mais rappelle une histoire.
Les blessures émotionnelles suivent la même logique.
Certaines passent rapidement, d’autres laissent une marque durable. Mais lorsque le système nerveux est submergé, la blessure devient plus profonde et nécessite une réparation consciente.
Reconnaître cette profondeur est le premier geste de compassion envers soi-même.
De la réaction adaptative à la blessure persistante
Les émotions nous protègent et nous guident. Mais si la souffrance est prolongée, non reconnue ou mal accompagnée, elle devient une douleur identitaire, qui influence nos choix et nos relations.
On se ferme, on évite les risques, on confond sécurité et isolement. À ce moment, la douleur cesse d’être un souvenir : elle devient une manière de vivre.
Différents visages de la blessure émotionnelle
Les blessures relationnelles — trahison, rejet, critiques constantes, redéfinissent la façon dont nous nous percevons.
Guérir, c’est réécrire ces récits intérieurs avec douceur.
Les blessures d’invisibilité, elles, laissent un vide intérieur et une soif d’attention.
Pour guérir, il faut réapprendre la confiance, permettre au corps et à l’esprit de sentir qu’il est sûr d’exister.
Guérir, ce n’est pas oublier
Guérir ne signifie pas effacer le passé, mais l’intégrer sans s’y enfermer. C’est redevenir l’auteur de son histoire, avec la douleur comme chapitre — non comme titre