Médias sociaux, TDAH et traumatismes précoces : une relation complexe

Au cours des vingt dernières années, l’usage des médias sociaux a explosé, tout comme les diagnostics de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Cette évolution soulève une question centrale : existe-t-il un lien réel entre ces deux phénomènes ?
Les études disponibles indiquent généralement une association modeste mais significative entre l’usage des réseaux et les symptômes du TDAH. Cependant, la majorité de ces recherches est transversale, ce qui empêche d’établir une relation de cause à effet.
Une étude longitudinale a montré que, chez les adolescents de 11 à 15 ans, un usage problématique des réseaux sociaux prédisait une aggravation des symptômes du TDAH. Ce n’est pas le temps passé en ligne qui comptait, mais le caractère perturbateur de cet usage.
Les chercheurs suggèrent qu’un facteur tiers pourrait intervenir : les expériences adverses de l’enfance (ACEs), comme la négligence, la maltraitance ou la présence de troubles psychiatriques chez un parent. Ces expériences sont fortement associées à la fois au diagnostic de TDAH et à l’utilisation excessive du numérique.
Les traumatismes peuvent imiter les symptômes du TDAH, ou encore amplifier les difficultés existantes. De plus, certains enfants avec TDAH peuvent être plus vulnérables aux événements traumatiques en raison de comportements impulsifs.
Ainsi, le lien entre TDAH, usage des médias sociaux et traumatismes précoces semble davantage circulaire qu’unidirectionnel. Plutôt que de se focaliser sur une causalité simple, il serait plus pertinent d’examiner les contextes familiaux et sociaux qui façonnent le développement de l’enfant.